Ceinture méditerranéenne. Le Lavallois a régné sur le ring hier. C’était son 18e combat en pro, le plus important. Il a gagné pour la 1re fois par KO.
Il faut toujours mesurer le poids d’un combat à la valeur du vaincu. Et dans ce domaine, Jordy Weiss n’a pas battu hier à Laval du tout-venant. Jonathan Valero avait des lettres de noblesse, une victoire il y a un mois contre un ancien champion du monde.
Mais il n’a pas existé face à Weiss qui a boxé à très haut niveau. Peut-être parce qu’il n’était pas au top. « Physiquement, Jonathan n’était pas très bien, commentait Enrique Soria, son manager. Vendredi, nous avons fait un long voyage, en partant à 8 h du matin. » Plus sûrement parce que le Français était un ou deux tons au dessus. « Il était plus fort, plus rapide », a avoué le vaincu.
Le Mayennais a donc gagné pour la première fois chez les pros par KO, la troisième avant la limite. Valero n’est allé qu’une fois au tapis, sur une série au corps et au visage, et une droite définitive. Mais le boxeur de Saragosse, 28 ans, ne s’est pas relevé, après 2’20 » dans ce 4e round. C’était son 3e revers chez les pros.
Weiss voulait conclure s’il le pouvait, prouver qu’il avait gagné en puissance. C’est fait. Dès le début, le welter mayennais s’était imposé en patron, touchant de son bras gauche, trouvant régulièrement la distance et la mire pour toucher Valero, dont il fallait redouter le crochet gauche. « J’ai toujours gardé ma main en haut, en pensant à ça », avoue Weiss, méfiance aiguisée après avoir été frappé par… une droite, « lourde ».
« Je ne pouvais pas rêver mieux »
Mais l’Espagnol n’a jamais pu s’organiser face à un Weiss de haut niveau, très rapide, très précis, mobile. Il enlevait le 1er round, et commençait à toucher plus lourdement au 2e. Valero voyageait une première fois dans les cordes, et Weiss continuait son travail de sape, touchant au corps, au visage. À la 4e reprise, Valero était déjà marqué, et n’avait pas trouvé la moindre solution. Jusqu’à l’enchaînement décisif du Lavallois, dont il n’allait pas se remettre.
« Rien qu’avec mon bras avant, je le touchais, appuie Weiss, tombé à genoux pour fêter sa victoire. Je ne voulais pas trop poser ma droite, la garder pour plus tard. J’avais prévu d’accélérer au 7e, 8e round. Honnêtement, je pouvais faire cinq fois plus. Mais j’ai vu que je l’avais sonné sur un coup, et j’ai appuyé. Franchement, je m’impressionne. Je vois que je frappe plus. »
Weiss attendait beaucoup de ce combat, et était attendu. Il a répondu présent. La relève de Salmon va joliment s’écrire. En moins d’un quart d’heure hier, Weiss a fini de convaincre. Il devrait avoir une chance pour le titre de l’Union européenne, un cran au dessus, un cran en deçà de ce qu’il a en tête, le titre européen suprême.
« Mon promoteur m’a dit que je frappais, et que j’avais le niveau », sourit Weiss, qui a pris soin d’aller féliciter sa victime, et n’a pas tremblé non plus à l’heure de prendre le micro. « Je ne pouvais pas rêver mieux. Je gagne devant ma famille, mes amis, par KO… »
Le rendez-vous européen pourrait être fixé en février. Ce sera face à un autre Espagnol, Aitor Nieto, qui sera doublement prévenu. Son manager est aussi celui de Valero. « Ce devrait être d’un autre calibre », songe Weiss. Lui a montré qu’il était, aussi, un gros talent, et une redoutable gâchette.
Source : https://www.ouest-france.fr/
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