Le 28 avril, devant son public de Laval, le Tricolore(30 v, 1 n) a concédé le nul (116-113, 112-117, 114-114) face à Jon Miguez (17 v, 1 n) et n’a pas réussi à conquérir le titre européen vacant des welters. Ce score ne fait les affaires de personne.
Arrivé flanqué de deux guitaristes, instrument culte pour chanter les gens du voyage, l’icône de la communauté gitane, tout de rouge vêtu, entamait les hostilités dans la plénitude deses qualités. Autrement dit, une belle capacité à en découdre en misant sur son coup d’œil et à remiser en se déplaçantlatéralement, grâce à une science du ring éprouvée et à unevitesse de bras précieuse. Des vertus bienvenues car l’Espagnol, lui aussi fidèle à ce que l’on attendait de lui,avançait en permanence et s’efforçait d’imposer un pressing en bon ordre avec, comme arme préférentielle, sa droite qu’il assénait lourdement, mû par l’ambition de clore les débats. Une tactique qui n’impressionnait aucunement le Français,très en jambes et sûr de son fait. Protégé derrière sa garde haute savamment complétée par des esquives rotativesrécurrentes, il absorbait les assauts de l’Ibère et répliquait instantanément, en particulier par une profusion d’uppercuts et de directs du bras avant ainsi qu’en séries des deux mains.
« Jusqu’à la mi-match, le Mayennais était maître de son sujet »
Toujours sur l’homme, le visiteur, lui, se plaisait à changer de garde. Une stratégie quelque peu périlleuse car au deuxièmeround, il était ouvert au-dessus de l’œil droit, suite à un chocde têtes au demeurant involontaire. De fait, les débats se déroulaient dans un remarquable état d’esprit empreint de fair-play. Et jusqu’à la mi-match, on avait l’agréable impressionque le Mayennais, à son avantage en dépit d’une coupure au nez, était maître de son sujet en faisant parler son QI boxe très nettement au-dessus de la moyenne.
Seulement, à l’entame du septième opus, il baissait pied physiquement tandis que, dans le même temps, son contradicteur haussait le rythme. Il débitait quasiment sans discontinuer, n’hésitant pas, au passage, à s’appuyer et à peser de tout son poids sur le Tricolore afin de l’épuiser encore plus. En dépit de bonnes séquences, mais trop sporadiques, ce dernier, certes ne se désunissait pas au moment de contre-attaquer avec une précision gestuelle intacte, mais avait, revanche, trop tendance à reculer.
« Je méritais d’être déclaré gagnant d’un ou deux points »
Conscient qu’il était en train de voir fondre l’écart qu’il avait creusé à la force du poignet, Jordy Weiss se ressaisissait magistralement dans les deux ultimes reprises, dans un sublime retour de flamme et un non moins louable sursautd’orgueil. Désormais, c’était lui qui, avec ses cross à la mâchoire, prenait l’initiative et était plus productif que son rival à son tour émoussé et en quête d’un second souffle. Il semblait clair que les trois minutes restantes allaient très probablement faire office de juge de paix. A la fois le plus chirurgical et le plus lucide, le pugiliste des Pays de la Loire ne l’ignorait pas et poursuivait sur sa lancée dans un sublime un à toi à moi. Ses crochets droits au visage trouvaient leur cible de même que ses combinaisons circulaires.
On crut que les uns et les autres lui permettraient de devenir le premier Lavallois à se hisser sur le toit du Vieux Continent un demi-siècle après l’auguste Jean-Claude Bouttier. Les juges en décidèrent autrement en se refusant à départager les duellistes. Ce qu’avait beaucoup de mal à admettre Jordy Weiss : « Lecombat a été dur et intense des deux côtés. Cependant, mes coups étaient plus efficaces. Je ne comprends pas que je n’ai pas été déclaré gagnant d’un ou deux points. Je le méritais. Je suis déçu du résultat. Il va falloir rebondir. Une revanche est largement envisageable. » Jon Miguez la souhaite tout autant. Toute la question est de savoir où elle aura lieu et si le Stade Lavallois aura les moyens de réunir à nouveau un budget conséquent pour qu’elle se déroule dans l’Hexagone.
Source : https://www.ffboxe.com/tout-est-a-refaire-pour-jordy-weiss/
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