Le Mayennais Jordy Weiss, 25 ans, combat vendredi soir à Brive pour s’ouvrir la porte d’un championnat d’Europe. Il a ouvert celle de son monde, lavallois, gitan, avant de défier l’Espagnol Del Rio pour le titre de l’Union européenne des welters.
Jordy Weiss a grandi en bougeant. Il a gardé ce mode de vie. Par raison économique, déjà. « Acheter une maison, c’est trop dur. Mais louer, comme on l’a fait pendant plusieurs années… Après, il faut en trouver une avec un terrain, où mettre les caravanes. Mais les gens n’aiment pas trop ça. Ça ne m’aurait pas déplu de vivre en roulotte, avec les chevaux. Maintenant, je suis trop moderne. »
« L’hôtel, c’est top une semaine »
Alors, il vit dans, et avec sa caravane, au milieu des siens. Chez Jordy, c’est cosy. Petit, en fait. 4 mètres 50 de long. Au fond, un nid douillet. Son lit. Une télé. Une table. Des gants ramenés des États-Unis, accrochés à un placard. Jordy qui est attaché à cette vie. À quelques mètres, la caravane-cuisine, où la famille se retrouve pour manger.
« Même quand on avait une maison, je dormais dans la caravane, explique El Gitano. Si je dois y vivre toute ma vie, ça ne sera pas un problème. J’adore écouter la pluie, surtout le soir. Quand je pars en stage, ou avant les combats, je dors dans des hôtels. Je n’ai pas le choix. À New York, c’étaient des grands buildings, des trucs de dingues. Pendant une semaine, c’est top. Mais quand je reviens chez moi, c’est un plaisir. Il n’y a que l’hiver que c’est un peu dur. Il fait nuit, ce n’est pas très grand… »
« L’hiver dans une maison, l’été en voyage »
L’hiver est là, l’été reviendra. Celui des grandes tables, des repas entre amis, cousins. Les fêtes, à quelques nuances près… « Quand on est dans les rassemblements, qu’on dort dans les caravanes, on entend des coups de klaxon, des insultes. Il y a des gestes. Mais l’hiver dans une maison, l’été en voyage, c’est ça l’idéal. »
Il a parfois été difficile de pister Jordy. « Quand je ne me prépare pas, je vais partout où je connais du monde. Nice, la Suisse, Saint-Malo… J’emmène mon chez-moi, ma caravane. »
Jordy a la bougeotte, et fait figure de précurseur. « Mon père a peur quand je pars. Après, les gens sont fiers que je sois allé à Londres, New York, Philadelphie… Je suis le premier à avoir fait ça. Nous, on n’aime pas trop l’avion. C’est trop grand. On peut prendre la voiture, pour faire des 1 000 km avec une caravane. C’est pas un souci. Mais l’avion… »
Source : https://www.ouest-france.fr/
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