Union européenne. Jordy Weiss a conservé son titre ce vendredi 7 décembre, à Brive, face à Del Rio. Reste maintenant à voir comment va s’orienter la suite de la carrière d’El Gitano, a priori toujours sous le maillot lavallois.
Un vrai potentiel
Jordy Weiss s’est imposé en patron, vendredi soir contre Del Rio. Le voilà avec 21 combats, 21 victoires dans les gants. Dans le camp espagnol, Nestor Dominguez, le manager des deux dernières victimes du Français, a reconnu le talent d’El Gitano. « C’était un très beau combat, avec deux beaux boxeurs, a dit l’Espagnol. Mais Jordy était un peu meilleur, très dur à battre. Il est technique, va très, très vite, a une grosse condition. Et il est jeune… »Joseph Germain, qui a dirigé le champion du monde français Jean-Marc Mormeck, découvrait lui de visu Jordy Weiss. Il a officié dans son coin à Brive, prodigué ses conseils, et apprécié : « Il a un avenir devant lui… Laisse tomber ! Il est encore très, très, jeune. Il a une grosse vitesse d’exécution. Le coup d’œil. Un cœur, parce qu’il a fini frais. Il est à l’écoute, comprend vite, et ce n’est pas donné à tout le monde… Là, je lui ai juste demandé d’être dans la gestion, de faire ses 12 rounds. Jordy a géré ce combat comme il le faut, round après round. Cela va lui amener énormément, plus que d’avoir gagné à la 5e ou 6e reprise. »Germain s’est rangé à l’avis de Dominique Paris, préparateur physique de De La Hoya : « Je le vois bien tenter un titre mondial à l’avenir. »
Un programme à définir
Weiss ne s’attaquera pas au monde de suite. Il a encore des étapes à franchir. Devenir champion d’Europe, déjà. La ceinture est pour l’heure autour de la taille de Kerman Lejarraga, un Basque qui terrorise le monde des welters. « Très dangereux », pointe Dominguez, à propos de celui qui se fait appeler le Revolver de Morga.C’est tout un programme, et ça flingue à tout va : 27 combats. 0 défaite… 22 KO. Et, parmi les cinq boxeurs ayant tenu 12 rounds face à lui, Del Rio, qui affrontait Weiss vendredi. « Lejarraga, c’est un tueur, commente Gérard Teysseron, le manager de Jordy Weiss. Il faut penser à gérer une carrière, à ne pas aller faire le combat qui la ruine, qui te laisse des traces à vie. »Weiss, 25 ans, devra a priori patienter pour croiser Lejarraga. Peut-être un jour, au niveau mondial. Mais avant, le Basque devrait défendre son titre de champion d’Europe, sans doute en mars. Le laisser vacant s’il s’impose, et partir à l’assaut du globe.« On prendra notre chance si c’est le cas », indique Teysseron. Ce ne sera sans doute pas avant le 2e semestre 2019. À Laval ? Teysseron ne ferme pas la porte, malgré le conflit né avec le club lavallois du fait de l’annulation du gala de novembre. « Oui, pas de problème, assure-t-il. Mais il faudra mieux structurer ça. C’est un budget de 80 000 €. Après, si une autre ville me propose d’organiser le combat, on ira là-bas… »Weiss, lui, restera a priori sous le maillot tango, même s’il entend discuter avec ses dirigeants. Ce n’était pas évident le mois dernier…
Un calendrier à occuper
Avant l’Europe, Weiss devra garder la forme. Il est assez bien entouré pour cela. Il devrait repartir en stage, à l’étranger. Il souhaite aussi combattre à une ou deux reprises, au moins. « Je manque de ring », disait-il vendredi. Ce serait aussi, pour le professionnel de Changé, l’occasion de gagner sa vie, la bourse perçue à Brive n’équivalant pas à un Smic annuel.Gérard Teysseron, lui, n’entend pas multiplier les combats. Et les recherches de budget le concernant… « Faire des 6 rounds contre un Slovaque, je ne vois pas l’intérêt. Mieux vaut que Jordy fasse des stages, des camps, en France, avec des sparring-partners. Les petits combats pour se maintenir, ça ne sert à rien. Il n’a plus besoin d’apprendre le métier. » C’est en grande partie vrai. Mais Weiss n’est pas au bout de sa route, ni de son rêve.
Source : https://www.ouest-france.fr/sport/boxe/boxe-quelles-echeances-pour-jordy-weiss-6120689
Leave a reply